Il me faut parler en ce soir de ma souffrance
Celle qui tel Job me fait regretter ma naissance
La perte d’un père, le mauvais amour d’une mère
Inconsolable à ne plus vouloir aimer, égoïsme amer
Ce mauvais corps que j’ai tenté d’élever, d’éduquer, changer
Espérant devenir méritante d’être aimée sans danger
Pourquoi me sentir maudite de ne pouvoir être désirable
Pourquoi me rapprocher de celles qui en son incapables
Pourquoi ne plus voir et entendre les chérubins du bonheur
Pourquoi perdre la foi et trouver l’oublie dans la torpeur
Je ne peux croire que cette main invisible soit incertaine
Mais que je sois inapte d’en comprendre ses chemins
Pourtant le monde m’émerveille de ses créations à dessein
D’y croiser des anges dont je suis si proche, si lointaine
Je suis pourtant créatrice, mes oeuvres sont légions
D’amour je me nourris, celui que je donne, que je mendie
Bien que transit de peur, il m’attire telle la torche brandie
Je laisse battre mon coeur, sur ton chemin sans directions
Je ne cherche qu’à être juste, libre et ouverte à ta parole
Qu’importe si elle ne me raisonne, c’est une bien belle obole